Déchets du BTP : comment dépasser les obstacles à leur réemploi ?
Les préoccupations environnementales et évolutions réglementaires amènent à réduire les déchets issus du BTP. Le réemploi et la revalorisation des déchets de chantiers, en particulier ceux de déconstruction et de réhabilitation, demandent une démarche spécifique pour dépasser les freins constatés
Le secteur du bâtiment génère environ 40 millions de tonnes de déchets par an dont plus de 90% proviennent des travaux de déconstruction et de réhabilitation. A peine 50% de ces matériaux sont recyclés ou réemployés, en particulier à destination des travaux routiers (concassés de bétons inertes utilisés comme granulats routiers). En 2015, la loi de transition énergétique, en application d'une directive européenne sur les déchets, a fixé comme objectif de recycler 70% des déchets du BTP en 2020. Les options pour un réemploi maîtrisé des matériaux doivent être prises en amont, dès les phases de conception des projets.
Ainsi dans le cadre du projet national RECYBETON et de sa mission de maîtrise d'œuvre du Contournement ferroviaire de Nîmes Montpellier (CNM), le groupe setec a participé dès l'été 2014 à la réalisation d'un ouvrage routier à base de granulats recyclés issus de bétons concassés. De plus, chaque année, les équipes de setec bâtiment proposent les revalorisations de toutes sortes de matériaux (bétons, bois/végétaux, matériaux de second œuvre) pour de multiples utilisations : granulats, matériaux de seconde main, revalorisation énergétique, mobilier… Les équipes du LERM apportent quant à elles leur expertise matériaux pour mieux qualifier certains bétons voués à être réutilisés (granulométrie, vieillissement des structures).
Plusieurs obstacles techniques et économiques freinent malgré tout le réemploi : surcoûts liés à la dépose soignée, à la remise en état, à la préparation et/ou au nettoyage de certains équipements, nécessité de prévoir des zones de stockage provisoires, surcoûts d'assurances couvrant la nouvelle utilisation des équipements…
La clé est souvent de dégager les idées qui permettent un réemploi simple et direct au sein des projets.
La 3e édition des challenges DATACITY avec NUMA et la Mairie de Paris, a été l'occasion pour setec d'accompagner La start-up Backacia dans le développement d'un service d'évaluation du potentiel de réemploi des matériaux issus de chantiers. L'objectif des prochains mois est d'aboutir au réemploi de l'ensemble des matériaux de second œuvre issus de déconstruction urbaine, à destination des riverains et des projets architecturaux futurs.